Le Vitis vu par Emmanuel Rubin
Tiens les revoilà ! PLaisir de retrouver les frères Delacourcelle, qui nous ont enchantés des années durant, non loin du Collège de France, au Pré Verre, repère malin dans le style bistrotte voyageuse.
Même programme ici – pourquoi changer quand c’est bon ? – avec un bistro haut comme trois pommes où les deux frangins s’activent en live dans leur cuisine ouverte.
Peut-être serait-il désormais bon d’estimer les tables à leur façon de se lancer. Il y aurait là les « storytellées », les « facebookées », les paniquées de la retape, capables de vous servir un frais parpaing avant même leur premier plat. Également et, à l’inverse, des discrètes, des pas pressées. Celles qui savent qu’un peu de temps au temps vaut bien tous les sels médiatiques. Parmi ces dernières, ce quart de troquet, mijoté en six mois au coin d’un XVe propice à la planque.
Une truculence de Tontons Cristobal
Dedans, à peine vingt couverts face fourneaux et deux frangins pas totalement inconnus au front de la bistrote. Revoici donc les Delacourcelle, ex-cadors du Pré Verre (Ve), en récré depuis trois ans et de retour en bonne veine de bouclard. Leur ardoise comme leur cuisine : pêchue, charpentée, fidèle à cette idée de croiser l’épice et le canaille, la bourlingue et le gaulois, le pistou-gingembre et le couteau, le curry rouge et le blanc de seiche. Une truculence de Tontons Cristobal !
Un Civet de Sanglier au Vitis
On ne fait pas plus tradi qu’un bon vieux civet de sanglier, celui-ci respecte le cahier des charges avec sa viande goûteuse au bon gras fondant, et sa sauce vin rouge liée au sang, parfaitement nappante.
Et pour le twist, en accompagnement, point de carottes ou de pommes de terre, mais des coings qui viennent alléger le tout et donnent une belle note sucrée-salée au plat. Réconfortant et singulier à la fois !
Bravo ! La carte des vins, pointue dans le genre nature.
Le menu :
- Une, deux, trois assiettes !
- Poêlée de couteaux au gingembre : charnu
- Civet de Sanglier au Vitis : droit au but
- Délice de poire au pralin : opulent
Emmanuel Rubin a écrit deux articles sur le Vitis, en 2015 et 2016.